Notre organisme, n'a pas changé sa condition première, du fait de la marche de la civilisation et du soi-disant progrès en toute chose.
Les techniques sportives, acrobatiques et spectaculaires, portent une idée utopique d'un progrès infini qui, si elles ne sont pas précédées d’une éducation au réel :
coupent l'homme des réalités naturelles qui doivent borner son action (par exemple : la nécessité de se réchapper sans se blesser après avoir franchi un obstacle en hauteur en assurant sa réception) ;
galvaude les repères humains entre les générations, ce qui peut accréditer l'idée que les nouvelles générations n'auraient donc rien à transmettre ;
s'avère anti-éducative puisqu'elle induit une perte de conscience des réalités ou les rend difficilement accessibles
.
En réalité nous sommes toujours, au point de vue organique, des êtres proches des chasseurs cueilleurs d'il y a 50 000 ans. Ce que les plus récentes découvertes semblent confirmer.
Comme eux, nous sommes potentiellement capables, par les moyens qui leur réussissent si bien, d'atteindre un développement conforme à nos possibilités organiques.
Mais il serait impossible d'arriver au but final, le perfectionnement physique, en pratiquant simplement les exercices naturels sans ordre ni méthode.
Nous n'avons plus les guides sûrs que sont l'instinct et le besoin. C'est pourquoi, il nous faut remplacer ces importants facteurs par une action raisonnée et méthodique.
La méthode apporte la précision dans la mise en pratique des procédés naturels :
elle évite les tâtonnements, les essais infructueux, les expériences inutiles ou dangereuses ;
elle permet de marcher avec certitude vers le but qu'on se propose d'atteindre et qui reste toujours : le perfectionnement physique complet.
De là ses bienfaits :
que le temps consacré à la culture du corps est limité,
qu'il faut s'adapter à l’état de résistance des sujets à entraîner.
Illustration : le saut en rouleau dorsal.
Si les records s'élèvent en saut en hauteur lors des compétitions internationales, c'est moins parce que le corps des êtres humains se transforme que par l'adaptation des règlements, l'utilisation des matériaux utilisés voire l’effet du dopage.
En permettant à Dick Fosbury de se réceptionner sur le dos aux jeux olympiques de Mexico de 1968, le règlement d'athlétisme et l'utilisation de tapis de réception synthétiques ont permis de battre un record en proposant une nouvelle technique.
Celle-ci est très utile en compétition, puisqu'elle a permis à une nouvelle génération d'athlètes d'atteindre des hauteurs jusque là inespérées. Cependant cette technique s'éloigne de la condition naturelle de l'Homme : il est très rare dans la nature de voir un obstacle naturel qui offre un terrain susceptible de se réceptionner sur le dos. C'est pourquoi il faudra savoir certes franchir l'obstacle par un saut, mais aussi être capable de se réceptionner sans se blesser.
Nous voyons donc ici un exemple d'émergence d'une technique compétitive mais pas naturelle : le saut en rouleau dorsal.
Comments